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18 septembre 2013 3 18 /09 /septembre /2013 15:42

C’est parti pour 4 jours et 3 nuits sur le monstre de Lombok, le volcan Rinjani, qui culmine à 3743 mètres. Nous démarrons notre ascension de Sembalun Lawang, excités et quelque peu stressés par ce qui nous attend. Nous commençons par marcher dans la vallée qui entoure le volcan, un dédale de collines d’herbes hautes jaunies par le soleil, puis nous passons par une jungle habitée par les singes et peut être…qui sait…par le fameux Boro Boro, sorte de King Kong à l’indonésienne, qui vivrait, selon la légende, sur les pentes du volcan. Arrivés à la lisière de la jungle, nous pouvons voir le Rinjani qui se dresse majestueusement devant nous, baigné de soleil, beau et terrible à la fois. Plus nous montons, plus nous nous sentons exaltés et heureux de pouvoir faire cette ascension ; peu importe la difficulté, notre volonté est bien présente, et la perspective de dormir durant 3 nuits dans la nature et qui plus est sur le dos d’une terre qui vit nous enchante.

Nous sommes accompagnés par notre guide, Neli, un garçon timide mais adorable, et par trois porteurs, ou devrais-je dire trois héros, sans doute les seuls véritables héros de ce genre d’ascension. Quand l’occidental monte au sommet et revient, fier de ses exploits, fanfaronner auprès de ses amis, il faut rappeler que les porteurs, eux, acheminent tout l’équipement ainsi que l’eau et la nourriture jusqu’au cratère ; que lorsque nous nous reposons, épuisés par la montée sans aucune charge dans le dos, eux s’agitent encore pour monter le camp, chercher de l’eau, du bois pour le feu, et pour vous faire à manger ; ajoutons à cela qu’ils se lèvent plus tôt pour préparer un petit déjeuner. Il nous a donc semblé important de rappeler cela et de rendre hommage à leurs prouesses.

En arrivant au second refuge, nous apercevons des flammes et surtout beaucoup de fumée venant du flanc du Rinjani, un feu s’était déclaré embrasant l’herbe sèche qui entoure le volcan. Nous observons la scène, désolés par ce spectacle qui est en train de détruire une bonne partie de la nature environnante. Nous savons qu’il n’y aura aucun pompier pour éteindre ce feu qui ne cesse de s’étendre, alimenté par le souffle du vent, et la chaleur sèche de la journée. Les collines se noircissent de plus en plus, et nous ne pouvons plus avancer car nous risquerions d’être piégés. Les randonneurs qui redescendent sont bloqués derrière la ligne de feu et sont dans une situation encore plus critique que la nôtre puisque le feu monte sur le flanc du volcan. Certains décident de passer dans les flammes, tandis que d’autres restent bloqués en haut dans les fumées toxiques. A présent, le feu s’étend des deux côtés, il s’avance de plus en plus vers nous. Nous décidons de redescendre au premier refuge pour attendre que ça se passe ; si le feu s’éteint, nous repartirons.

Après avoir attendu une bonne heure, les porteurs commencent à monter le camp, le feu ne s’est pas arrêté, et notre guide nous dit qu’il pense que le troisième refuge est lui aussi dans la zone d’incendie. Nous passerons donc la nuit ici en espérant que l’humidité du soir viendra éteindre les flammes, et nous continuerons l’ascension le lendemain à l’aube. Désormais, la zone noircie par les flammes s’étend sur plusieurs kilomètres, quelle tristesse ! Des oiseaux qui sans doute ont perdu leur nid volent autours des fumées, et l’aigle attend que les petits animaux pris au piège sortent de leur trou. La journée passe et déjà le crépuscule arrive, mais le feu peine à s’éteindre, et dans la pénombre naissante, nous distinguons quelques flammes rougeoyantes plus haut sur le volcan. C’est impressionnant de voir à quel point le feu a pris de l’ampleur en si peu de temps !

Malgré ce contretemps, la soirée se passe bien, nous sommes en pleine nature, le décor est grandiose, et notre équipe de porteurs nous gâte. Je les aide à préparer à manger, et je m’amuse surtout à faire revenir le krupuk, sorte de chips, dans l’huile bouillante. En regardant le volcan, nous sommes impatients de commencer la journée de demain, et surtout, de voir le cratère et le lac.

Visiblement, le destin en avait décidé autrement ; déjà dans l’après-midi je me suis sentie un peu mal, mais le désir de monter le volcan et l’excitation faisaient taire mon mal être. Durant la nuit, inévitablement, j’ai été bien malade et je n’ai pas pu dormir. Le lendemain matin, je me sens toujours aussi mal, mais je veux tellement faire le volcan que j’hésite à demander qu’on redescende. Très vite, je me rends compte qu’il va être difficile de faire une telle ascension tout en étant si malade, nous décidons donc, très amers, de rebrousser chemin.

Sur le chemin du retour, je me sens mal, parce que je suis malade, mais aussi parce que je suis frustrée de ne pas aller jusqu’au bout. Je culpabilise car je sais qu’Antoine voulait vraiment monter et qu’il redescend par ma faute.

Néanmoins, nous prenons ça avec philosophie ; peut-être qu’il s’agit d’un signe, nous ne devions pas grimper maintenant, il nous faudra revenir. Nous ajouterons donc cette étape lorsque nous reviendrons en Indonésie, nous ferons l’ascension de Rinjani. Si le volcan nous a mis des embûches la première fois, il nous ouvrira ses portes quand on reviendra.

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