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22 octobre 2013 2 22 /10 /octobre /2013 10:09

Eh oui cela fait un moment que nous n’avons rien publié ! Il faut dire que ce n’est pas si facile de trouver une connexion au milieu du bush australien. Nous avons quitté Perth dans l’espoir de trouver du travail, sitôt dit sitôt fait, nous en avons trouvé le jour même dans une ferme de fraises, à Bullsbrook, une petite ville plus au nord. La rapidité avec laquelle nous en avons trouvé aurait dû nous alerter sur l’arnaque que représentait cette ferme. La seconde chose qui aurait dû nous mettre la puce à l’oreille dès notre arrivée c’est la majorité de travailleurs chinois présents dans la ferme, elle-même tenue par des chinois. L’état des sanitaires sur le lieu de travail était absolument désastreux et lamentable ; je crois bien n’avoir jamais vu autant de saleté ; quant au salaire c’était une misère, nous étions payés 1,80 dollars la grande barquette dans laquelle il y avait bien 4 ou 5 kilos de fraises. Croyez nous, pour la remplir, il faut un certain temps ; les heures passent et vous constatez que vous n’avez fait que quelques barquettes. Je crois que ce qui nous a le plus heurté, c’est la manière dont les cueilleurs sont traités ; un manageur est posté à chaque zone de cueillette pour surveiller votre travail et vous traite, excusez-moi du terme, comme de la merde. De plus, durant deux après-midi de suite, le manageur nous a demandé en plus de remplir nos barquettes, de nettoyer l’allée, c’est-à-dire de retirer toutes les fraises tâchées ou abîmées ; ce travail prend des heures sans aucune rémunération puisque le salaire est uniquement basé sur les barquettes, et qu’il est impossible de remplir une barquette car le nettoyage prend trop de temps. Nous sommes donc allés voir le manageur pour lui dire qu’il n’était pas question de faire un travail sans être payé. Je vous passe les détails mais la conversation s’est quelque peu envenimée et nous avons donc décidé de partir de cette ferme. Je tiens à préciser, que seuls les français se sont rebellés, on va encore dire que nous sommes des râleurs, qu’on est jamais contents de rien, après cette expérience, moi je dirais qu’on aime pas se faire entuber.

En travaillant dans cette ferme, nous avons pu constater avec désolation le gâchis alimentaire. Les fraises qu’on nous demandait de « nettoyer », c’est-à-dire de jeter, n’était pas moins bonnes ou plus pourries que les autres (j’en ai mangé beaucoup préférant qu’elles finissent dans mon ventre que dans une poubelle), elles avaient parfois un unique petit défaut, un petite ride, un petit sillon, une forme qui ne rentrait pas dans les calibres, et c’était souvent des kilos de fraises qui partaient à la poubelle. Si la première réaction est de s’en prendre aux responsables des fermes, elle n’est pas très juste, car le responsable calibre ses fraises pour que le supermarché ne lui renvoie pas ses caisses en lui disant que le consommateur n’en a pas voulu. Le consommateur a un véritable pouvoir, en prendre conscience pourrait résoudre bon nombre de choses.

 

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commentaires

S
C'est les raisins de la colère des temps modernes... C'est vraiment triste j'espère vous trouverez qch de plus décent et c'est très bien que vous vous soyez rebellés! ;)
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